En 1618 il y a eu un fort mouvement paysan, et à plus tard, les habitants de la région ont lutté à côté du moine Sofronie de Cioara. La révolte paysanne qui débute dans le département de Hunedoara en automne de l’année 1759, se propage rapidement aussi dans le département voisin d’Alba. Sofronie a été capturé, mais ensuite il a été libéré par les paysans et la révolte s’est répandue dans le pays de Zarand et au sud de la Transylvanie. Le centre du mouvement s’est établi dans les Monts Apuseni, où les moți avaient leurs propres mécontentements (liés à la fiscalité, au droit au boisement).

En avril 1760, Sofronie entre dans la ville de Zlatna à l’avant-garde d’une grande foule de révoltés. Ses autres groupes prennent les villes d’Abrud et Câmpeni. Les paysans considéraient qu’ils contrôlaient la situation, tout en déclarant que «La domination des maîtres est passée et maintenant c’est nous qui sommes les maîtres».

Les autorités locales tant que la Cour de Vienne étaient extrêmement préoccupées que l’étincelle de la révolte allumée par raisons religieuses ne devienne plus tard une grande révolution ayant un but social et national. Puis, Sofronie lui-même craignait la vaste ampleur de son mouvement. Dans ce contexte de tension, les négociations qu’il a eues avec la Cour à Vienne aboutiraient à la fin de la révolte. D’ailleurs, beaucoup de participants ont été capturés et sévèrement punis. La grande révolte s’est achevée au printemps de 1761. Bien que l’église orthodoxe ait été formellement reconnue par la Cour de Vienne, les révoltes paysannes n’allaient pas cessé, parce que les causes réelles qui les ont provoqués y sont restées. Les révoltes paysannes qui allaient suivre ont atteint leur point culminant dans la seconde moitié du XVIIIe siècle avec la grande révolte paysanne de Horea, Cloșca et Crisan. Plus tard, Horea fût le porte-parole des habitants du «Domaine de la montagne», en envoyant à Vienne de nombreuses demandes pour réduire les corvées insupportables, qui les alourdissaient, lorsque la grande révolte de 1784 allait éclater.

L’incident du 24 mai 1782, à la Foire de printemps de Câmpeni, a été le signal de début de la grande révolte. Suite à cet incident, on a interdit aux moți le droit d’y vendre le mied (une boisson traditionnelle alcoolisée à base de miel) des moți. Les métayers arméniens présents ont confisqué la boisson, mais les moți ont brisé leurs pots de mied en revanche. L’enquête et les mesures prises par les autorités ont été extrêmement sévères. Ainsi, un préjudice de 8700 florins a été établi, une fortune à l’époque, 18 paysans étant condamnés à mort, parmi lesquels l’octogénaire Dumitru Todea.

En 1784, la révolte éclata, la ville de Câmpeni était devenue le centre de la révolte. Dès novembre, Horea y a établi le siège d’où il dirigeait les luttes contre les autorités oppressives à l’aide de Cloșca et de Crisan et d’autres personnes dignes de confiance. On doit mentionner que à l’éclat de cette grande révolte ayant en tête Horea, a également contribué le décret de 31 janvier 1784, délivré par l’empereur Joseph d’Autriche. Le décret visait l’enregistrement volontaire dans l’armée des villageois de la proximité de la frontière militaire, mais ce décret a été interprété par les paysans comme valable pour tous les habitants du pays.
À l’occasion de la Foire de Brad, le 28 octobre 1784, Gheorghe Crisan, à l’ordre de Horea, a demandé que chaque village soit représenté par 4-5 hommes, le 31 octobre, à Mesteacan. La foule se dirigea vers Alba Iulia pour s’inscrire. Il y avait environ 600 paysans bénévoles. Une fois arrivés dans le village de Curechiu, les autorités ont essayé de capturer Crisan. Ainsi, après l’éclat de la révolte, le 1er novembre 1784, à Curechiu, la ville de Câmpeni reçoit volontiers les révoltés de Horea en chantant. Ici les révoltés ont détruit les archives des nobles et ont libéré les moți enfermés.

À Tibre, le 12 novembre, on signe un armistice pour 8 jours entre Cloșca et le colonel impérial Schultz. Les paysans exigeaient qu’ils ne soient plus des iobagi (Paysan dépendant du maître féodal), qu’ils soient enrôlés dans l’armée et que les prisonniers soient libérés. On sait que ces dernières tentatives de la résistance des paysans ont été vaincues à Abrud, Câmpeni et Albac.
À Câmpeni, le 21 novembre 1784, le plan du vice-colonel Schultz pour attraper les chefs des révoltés a échoué. Ici, de 7 à 14 décembre 1784, Horea avec ses disciples, s’opposaient aux armées impériales et, en conséquence, Horea s’est caché à Albac.
Le 27 décembre, Horea et Cloșca ont été capturés dans la forêt du Scoracet dans les montagnes de Gilău et le 30 janvier 1785, Crisan a été capturé aussi à Sasa – Lupșa. Les trois vaillants chefs ont été enchaînés à Alba Iulia.

Avant la révolution de 1848, on retrouve les habitants de Câmpeni parmi les participants actifs à d’autres événements historiques. Ainsi, en 1819, ils se sont révoltés contre des corvées de plus en plus accablantes imposées par les autorités.

La ville de Câmpeni est devenue le centre de la révolution roumaine de 1848 de Transylvanie. Ici, l’ avocat Avram Iancu a créé et conduit une véritable «République paysanne». Avram Iancu, a participé à l’Assemblée d’avril en 1848 ayant à côtés Buteanu et Balint et il a établi à Câmpeni le siège de la révolution, en étant nommé préfet général des légions de montagne.Le siège était situé à l’ouest de la ville de Câmpeni.

C’est ici qu’on a accueilli avec beaucoup de joie les révolutionnaires de Țara Românească, parmi lesquels une place importante a eu Nicolae Bălcescu. À Câmpeni les tribunes Mihai Andreica, Clemente Aiudeanu, Nicolae Corcheș et Ion Sulutiu ont rejoint Avram Iancu et ont lutté à côté de lui.

Après l’échec de la révolution et jusqu’à sa mort, Avram Iancu a toujours été reçu à Cimpeni comme un héros de tous les Roumains de Transylvanie. En son hommage, à Câmpeni, une statue équestre le représentant s’élève dans la place qui porte le nom du héros. La statue est l’œuvre du sculpteur Dimitriu Bârlad et a été réalisée en 1930 à Targu Mures. En 1940, la statue a été déplacée à Câmpeni suite au diktat de Vienne.

Après la révolution de 1848, les grands événements de l’histoire des Romains, tels que l’Union des Principautés de 1859 et la Guerre d’Indépendance de 1877-1878, ont marqué la vie des habitants du pays de Moți, particulièrement de la ville de Câmpeni. C’est ici qu’un comité d’initiative dirigé par Ion Patitia et Mihai Adreica a recueilli de l’argent, de la nourriture et des vêtements pour les blessés de l’armée roumaine.

Également, à Câmpeni des manifestations à l’appui du mouvement memorandiste ont eu lieu en 1891, et ici on a créé en 1918 une garde nationale dirigée par Zosim Chirtop, appelée par le Conseil National d’Alba Iulia, pour assurer le déroulement de la grande Assemblée Nationale, d’Alba Iulia, le 1er décembre, dans les meilleures conditions.